dimanche 25 juillet 2010

rencontre avec la troupe des lucioles

Vendredi après-midi, nous sommes partis en direction de "Présence Pasteur", lieu où la compagnie des Lucioles jouait sa pièce "Comment parler à un enfant pendant que le monde pleure". Après avoir assisté à la représentation, nous avons eu la chance de pouvoir échanger avec Jérôme, metteur en scène, Warren et Christophe, interprètes du spectacle, sur ce que nous venions de voir et sur le monde du théâtre. Petit compte-rendu.

La passion pour le théâtre leur est venue par hasard. Il ya deux ans, Warren n'aimait pas ça. C'est en commençant à faire des ateliers théâtraux qu'il a fini par apprécier cet art et a fini au conservatoire. Sa soeur l'a aidé à se faire connaître par des interviews. et puis Jérôme l'a repéré et lui a demandé de jouer dans la troupe de lucioles. Il avait déjà fait parti d'autres troupes, mais pas professionnelles. Quand à Christophe, le déclic lui est venu au lycée. "C'est ce que je veux faire. cela est devenu nécessaire pour moi." nous explique-t-il. Il fit donc le conservatoire et passa des auditions. Il a fait parti de troupes de théâtre à Paris, Marseille. Jérôme s'est fait connaître en jouant à l'étranger. Il a voyagé dans le but d'offrir sa pièce à des étrangers (Japon, canada). Pour son voyage au Japon, il a du apprendre la langue du pays, cela lui a pris plusieurs années.

Réaliser une pièce demande beaucoup de travail aux comédiens. Ils se rejoignent tous les jours pendant un mois et demi pour répéter. La troupe accorde beaucoup d'importance aux décors et aux costumes. "C'est un cadeau comme à Noël, dit Christophe. c'est avec ça que l'on joue sur scène". Grâce aux décors et aux costumes, cela permet aux comédiens de se mettre encore plus dans la peau d'un personnage, de rentrer dans son univers. Ce qui est intéressant dans "Comment parler à un enfant pendant que le monde pleure", c'est qu'un spectateur peut voir un décor d'une façon alors qu'un autre peut le voir différemment.

Les comédiens de la troupe des lucioles sont venus à Avignon dans l'espoir de rencontrer des jeunes, du public qu'ils ne connaissent pas, mais également des acheteurs. "C'est une sorte de grand rendez-vous, un gigantesque salon du théâtre", dit Christophe.
Les comédiens se réveillent entre 9h00 et 9h30, prennent un gros petit-déjeuner car ils n'ont pas de repas à midi. A 10h30, ils donnent des tracts dans la rue, puis, vers 12h15, ils font une pause. A partir de 14h00, ils sont sur scène.

Pour inciter les gens à venir voir leur spectacle, les comédiens sortent en costume dans le but de se différencier des autres. Les personnes qui sont dans les rues sont intriguées, parfois même impressionnées. Il arrive pourtant que certains les ignorent ("Non, ça ne m'intéresse pas..."), mais cela reste peu fréquent.

Dans la troupe des Lucioles, les comédiens prennent beaucoup de plaisir à jouer. Ils trouvent qu'ils sont bien payés, surtout comparé à d'autres troupes. Le fonctionnement, les pièces, le travail leur plaît.

Selon les comédiens, le plus difficile dans le fait de jouer, est de trouver le rapport entre le personnage que l'on interprète et soi-même. Il sont aussi dans l'obligation d'être sérieux et concentrés. Ils ne rient pas aux propos marrants. Mais étant donné que dans la pièce qu'ils jouent en ce moment, l'émotion principale est la colère, cela n'est pas trop difficile. Cela fait parti de leur métier de se maîtriser sur scène.

Pour se fondre dans la peau d'un personnage, le comédien crée un mélange entre sa personnalité et celle de celui qu'il interprète. Il y met des bouts de lui-même mais doit garder une certaine distance pour ne pas que les deux se touchent.

Malgré tout le travail et le nombre de fois qu'ils peuvent jouer une pièce, les comédiens sont toujours un peu stressés notamment pour "Comment parler à un enfant pendant que le monde pleure" qui est un spectale énergique et très physique. Ils ont le tract mais cela est important. c'est le juste milieu entre la confiance et la peur. Et puis, quoiqu'il arrive le plus important est "qu'on sait ce qu'on à faire, alors on y va, précise Warren".
Lors des représentation, les artistes "sentent" le public en face d'eux. C'est pourquoi un petit bruit ne va pas forcément les déranger mais leur attention peut être vite détournée et il est parfois dur de se reconcentrer.
on pourrait croire qu'à force de jouer une pièce on finit par se lasser, mais les comédiens ne s'ennuient jamais. Plus ils interprètent leur personnage, plus ça marche, plus ils prennent de plaisir. Christophe a déjà fait plus de 80 représentations d'un même spectacle. Jérôme, jusqu'à 400 fois. En plus, on constate une amélioration entre la première et la centième fois. Ils prennent de plus en plus de plaisir, le spectacle est de plus en plus fluide et donc de plus en plus facile à jouer. A chaque fois, la pièce est différente. cela se joue à des tous petits détails, des petits trucs rajoutés par-ci par-là. Parfois, le metteur en scène leur dit "Non, ça n'allait pas" ou au contraire "ça c'était intéressant", alors ils le gardent.

Dans l'avenir, Warren envisage de continuer son cycle au conservatoire. Christophe aimerait continuer à faire tournée la pièce, la jouer encore. "Les autres projets, il faut les trouver (compagnie, marché...), dit-il.

Charline et Claire

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire